La légende populaire malienne raconte qu’une femme de chasseur portant un pagne jaune teinté au n’galama ( feuilles issues d’un arbre de la famille des bouleaux) aurait malencontreusement tâché son vêtement avec de la boue de façon irréversible donnant ainsi naissance au bogolan.
Originaire du Mali, en bambara bogolanfini signifie « tissu de boue », on peut traduire le mot bogolan par « issue de la boue ».
Ce tissu qui s’élève sans prétention à une oeuvre d’art, fait partie des textiles artisanaux que nous avons à cœur de promouvoir chez Néné Galé, à travers les fabuleuses créations textiles de Sarama spécialisée dans les tissus traditionnels avec qui nous travaillons. Par son travail, Goundo la créatrice de la marque contribue à préserver un héritage culturel précieux et a à coeur de valoriser le talent des artisans locaux qui perpétuent cette tradition séculaire en formant les futurs générations.
Comment est-il fabriqué ?
La technique de confection du bogolan est éco-responsable car toute la chaîne de fabrication reste locale, les matières sont tirées de la nature avec l’utilisation de végétaux et de pigments naturels.
le tissage du coton
Ainsi, le support est constitué de plusieurs pièces de coton tissées en bandes larges de 10 à 15 cm environ : le coton est traditionnellement filé au fuseau par les femmes, puis tissé par les hommes sur des métiers rudimentaires, le savoir faire est donc manuel et artisanal. Les bandes de coton sont ensuite assemblées en une grande pièce d’étoffe mesurant entre 1m et 1m50. L’épaisseur du tissu de coton tissé permet d’absorber les riches préparations de teintures d’argile et de plantes.
sources des images : Pinterest et djasso.com
Les différentes teintures du bogolan
C’est l’association du n’galama, du bogo et du n’pékou avec d’autres éléments naturels qui permet d’obtenir diverses nuances de couleurs :
- Le n’galama est un fixateur naturel aux vertus médicinales possédant une grande concentration de tanin, qui donne au tissu une teinte dans les tons jaunes et ocres.
- Le bogo (boue ou argile) est prélevé dans les marigots et fermenté dans des jarres d’argile pendant un an au maximum. Mélangée à l’eau, cette argile donne la couleur noire.
- Le n’pékou : l’écorce de cet arbre bouillie dans l’eau, offre toute une gamme de couleurs, allant du orange jusqu’au marron.
La première et la plus essentielle des étapes du processus de teinture consiste à écraser et à bouillir les feuilles de n’galama pour créer un macérat dans lequel sera immergé le tissu qui prendra une teinte jaune ou ocre puis sera séché au soleil.
Ces teintures sont donc végétales et respectueuses de l’environnement et permettent d’obtenir une large palette, telles qu’un brun, résultant d’une combinaison entre le n’galama, le bogo, le n’pékou et l’eau, ou encore un jaune plus foncé obtenu avec du n’galama, de l’eau et des cendres de charbon.
Les couleurs seront d’autant plus riches et soutenue que les opérations de trempage et séchage seront répétées.
source des images : Red Bark
le Traçé des motifs
On trace ensuite à l’aide d’un pinceau, d’un bâton ou d’un pochoir, les motifs du bogolan avec le bogo. Une réaction chimique se produit entre la boue et le tissu teint au n’galama, de sorte qu’une fois la boue lavée, le dessin noir ou brun reste.
Le ton jaune du n’galama peut ensuite être retiré des parties non peintes du tissu ce qui permet de restaurer le blanc du coton.
Le processus est long, délicat et fastidieux car cela nécessite patience, minutie et précision.
source des images : Guide du routard, Pinterest
Quelle est la signification des symboles ?
La confection du bogolan exige des connaissances techniques mais aussi la maîtrise des nombreux symboles du tissu. D’où l’importance de transmettre ce savoir faire ancestral. Chaque motif et chaque couleur possèdent une signification précise en fonction de l’identité culturelle ethnique, par exemple: le tourbillon symbolise la vie et le cercle le monde.
le bogolan reste emblématique chez les dogons: les chasseurs revêtent des tuniques de camouflage et de protection dans les tons ocres ou marrons pour se confondre avec la nature pendant la chasse. Les accouchements, les naissances ont aussi leur bogolan.
Les symboles animistes peuvent donc faire référence à des objets, des événements historiques, des rites de passages ou de protection ou encore des proverbes.
De même, les couleurs ont aussi leur signification: de façon sommaire l’ocre symbolise la terre et la fertilité, le noir ce sont le mystère et la profondeur tandis que le rouge ce sont le feu et la force.
Traditionnellement, le tissu reflètent des aspects important de l’organisation sociale, il a une histoire à raconter et possède un langage que seuls les initiés peuvent connaître.
Le bogolan n’est donc pas juste ornemental, c’est un véritable art identitaire qui symbolise une culture riche, chargée d’histoire.
Comment entretenir le bogolan ?
Le Bogolan contient des pigments naturels, que ce soit en machine ou à la main son nettoyage doit être doux et délicat.
Le lavage en machine est réalisable mais avec précaution : le tissu doit être placé seul dans un filet, lavé à l’eau froide en utilisant le cycle délicat et un détergent doux. Puis il faut veiller à bien rincer la machine avant de laver d’autres vêtements pour éviter le transfert de couleurs. Lors du premier nettoyage, quelle que soit la méthode utilisée, il peut y avoir une certaine décoloration. Cependant, comme les teintures sont naturelles et peuvent s’effacer avec le temps, il est préférable de privilégier le nettoyage à sec. Le tissu doit être séché à plat ou suspendu puis repassé à l’aide d’un fer à vapeur.
source de l’image : Pinterest
Porter du bogolan a une valeur historique forte et une connotation identitaire qui lui est propre, c’est un héritage que nous souhaitons intégrer de manière consciente et engagée dans l’univers de Néné Galé.
Différents plaids et coussins de la marque Sarama en bogolan authentique du Mali sont à shopper au sein de notre concept store au 60 rue de la Jonquière 75017 Paris.
